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Photo du rédacteurHubert Bokobza

62 LOUVRE

Après 18 mois de conception et 19 mois de travaux, nous venons de réceptionner le 62 rue du Louvre. L’agence Bouchaud Architectes a gagné le concours lancé par PRIMONIAL REIM en janvier 2021. Retour sur la genèse de notre projet.



 

Le projet du 62 rue du Louvre est un immeuble construit en 1926 par l’architecte Charles Imandt, au milieu d’un tissu haussmannien nouvellement créé (percée de la rue du Louvre), et de constructions datant encore de la fin du Moyen-Âge. Son style Art Déco se caractérise par une façade en pierre plutôt épuré mais imposante, un sous-bassement RDC / R+1 avec l’ouverture de larges vitrines, un corps de bâtiment composé de grandes baies calepinées en quatre sections, et un couronnement sur deux niveaux (R+7 / R+8) en ardoise. Cet immeuble a été imaginé pour accueillir un programme bureau, avec au dernier étage au R+8 un atelier d’artiste. 

 

Dans les années 90, l’architecte Bechu entreprend une première lourde restructuration : il démoli et reconstruit les circulations verticales, créé un duplex ascenseurs, creuse un second niveau de sous-sol pour y mettre un parking voitures, et une extension est également ajoutée en pointe, à l’extrémité du bâtiment, sur 7 niveaux, au numéro 60 de la rue du Louvre. Une partie du R+8 est condamné pour permettre l’installation d’équipements techniques.

 

En novembre 2020 Bouchaud Architectes est consulté par PRIMONIAL REIM sur la base d’un concours d’architecture, afin de proposer une intervention contemporaine, répondant à la fois au contexte tertiaire parisien, tout en tenant compte des problématiques environnementales et sociétales actuels. Pour rappel, nous sommes en pleine pandémie Covid, la pratique du travail est requestionnée, et un nouveau PLU serait en écriture…

 





Un programme efficient 

 

L’agence Bouchaud, accompagné d’ALAMO, décide tout d’abord de requestionner la conservation du parking, initialement demandé dans la programmation du concours. Après une phase d’esquisse programmatique, la suppression du parking a finalement été actée, et tous les locaux techniques ont alors pu être installés au sous-sol 2, dégageant ainsi le premier sous-sol et le R+8.

 

Un local vélos de plain-pied est créé et positionné en pointe du bâtiment, avec un accès dédié rue du Louvre. La zone commerce existante rue du Louvre est repositionnée côté Place Aboukir et rue Montmartre, avec son stockage dédié.

 

La parcelle étant complètement construite, l’immeuble bénéficie de peu d’espaces extérieurs. La valorisation de ceux-ci a donc été repensée avec soin, privilégiant en cœur d’îlot un platelage composite et une végétation dense, contrastant avec les terrasses côté rues, traitées de façon minérale.

 

Le travail du socle RDC / SS1 a été pensé comme des espaces ERP, reliés entre eux par une double hauteur et un escalier monumental. Une grande flexibilité de ces espaces est possible grâce à la mise en place de désenfumage mécanique, permettant aux futurs utilisateurs d’aménager à leur guise salles de réunion, cuisine accolée au bar, espace wellness, auditorium ou encore espaces de lobby.

 

Le dernier niveau au 8e étage, alors dégagé de toute technique, a été pensé comme un étage particulier, traité différemment des autres plateaux de bureau comme expliqué dans la partie suivante.

 





Le parcours architectural au centre du projet

 

Le projet est pensé pour un mono-utilisateur. L’enjeu est alors de rendre lisible et aisé le parcours utilisateur, et de relier les 11 niveaux du bâtiment entre eux de façon cohérente et fluide. Pour cela, la promenade architecturale a été un point fort du concept, développé ensuite tout au long des études.

 

Depuis l’entrée, à l’angle du bâtiment au numéro 62 de la rue du Louvre, la banque d’accueil se dresse sur la gauche. Une double hauteur sur la droite, longeant trois vitrines le long de la façade, induit la promenade sur un sol Terrazzo avec incrustation marbre, rappelant le pavé parisien. Un escalier monumental nous invite alors à descendre au sous-sol. Cette espace offre une ambiance plus intimiste, avec des matériaux feutrés comme de la moquette ou encore des panneaux acoustiques, contrastant avec le côté minéral de l’entrée en rez-de-chaussée. La lumière zénithale de la double hauteur, complète la théâtralisation du lieu.

 

L’extension bois en cœur d’îlot permet de créer une zone de service en fond de plateau (sanitaires, escaliers) dégageant ainsi une large zone bureau en premier jour. Les niveaux sont reliés par deux cages d’escaliers, et par le duplex ascenseurs en milieu de plateau. Les nombreuses terrasses permettent d’apporter des séquences de respirations pour la plupart des étages : R+3, R+5, R+6, R+7, R+8.

Le dernier niveau marque la fin du parcours. Le traitement diffère volontairement des autres plateaux de bureau. Nous avons en effet souhaité retrouver son esprit d’atelier d’artiste de 1920, grâce à l’ouverture de larges verrières, offrant une vue panoramique sur Paris et ses monuments.

 



Une stratégie environnementale et responsable

 

Les enjeux environnementaux sont nombreux sur le projet, et se reflètent notamment par l’obtention de certifications comme le label BBCA Rénovation, et le DT 2040. 

 

Ainsi, le projet a été pensé de telle sorte à minimiser les démolitions. Malgré la refonte totale des escaliers pour respecter la réglementation sécurité incendie, la gaine d’ascenseurs a été conservée et réutilisée avec de nouveaux appareils. L’intégralité des façades ont été conservées et restaurées, tout comme les planchers des niveaux.

 

Le bois a été choisie pour l’extension du cœur d’îlot. En plus de ses vertus environnementales, ne consommant pas d’eau lors de sa mise en œuvre, le bois limite également les nuisances sonores lors du chantier.

 

Tous les équipements techniques ont été remplacés, et le raccordement à CPCU a été mis en place. Toutes les menuiseries ont été remplacées en respectant les dimensions et le calepinage d’origine, mais avec des performances thermiques et environnementales renforcées. Une isolation intérieure a également été réalisée, respectant les normes en vigueur et la RT 2012 pour la partie extension.

 

Des matériaux de qualités ont été choisie par l’équipe conception, privilégiant une faible empreinte carbone.

 

Les plantations des espaces extérieurs ont été choisies en partenariat avec un écologue. Les essences sont natives du Bassin parisien, et permettent à la faune locale de pouvoir s’y développer. Nous avons également mis en place des nichoirs à abeilles et des gites à papillon dans ces espaces plantés.

 

Une écriture hotellière

 

L’Architecture d’intérieur du 62 Louvre se présente comme un voyage à travers les sens et les émotions. 

A travers ce mariage entre le haut de gamme et la durabilité, le projet révèle une identité singulière, où le passé se conjugue au présent pour créer un avenir chic et authentique. 

 

Le hall d’accueil se dévoile élégant et contemporain.

 




Le mariage des matériaux nobles et d’un artisanat d'exception définit une esthétique à la fois intemporelle et de fort caractère. 

Le terrazzo et le marbre, dialoguent avec la douceur du staff et la noblesse des enduits décoratifs et des éclairages.

 

Au sol, l’intégration d'éléments en marbre dans le terrazzo nous évoque les rues pavées parisiennes. Cette fusion entre tradition et modernité crée un lien entre le passé et le présent, invitant le visiteur à un voyage à travers les époques.

 




L’escalier monumental en staff, véritable pièce maîtresse de cet espace, relie le RDC et le SS1. 

Conçu non seulement comme un élément fonctionnel, mais aussi comme une œuvre d'art à part entière, cet escalier invite le visiteur à une descente douce, une transition fluide vers les trésors cachés du sous-sol.

 

Le SS1 est baigné de lumière naturelle grâce la trémie créée au RDC.

Le visiteur découvre un espace à l'atmosphère chaleureuse et intimiste.

La cafétéria et le foyer se révèlent conviviales grâce à une excellente acoustique et des matériaux feutrés et qualitatifs. 


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