Fundamentum
Étude sur la valorisation des sous-sols à Paris
Contexte
En 2016, la modification du PLU parisien a transformé la règle sur les parkings des immeubles de bureaux : d’une obligation minimale, on est passé à un seuil maximal, voire nul.
Objectif
Explorer les potentiels architecturaux, structurels et environnementaux de ces sous-sols soudainement libérés, et imaginer d’autres manières de vivre ou de travailler sous terre.
Impact
Lancement de Fundamentum, cellule de recherche interne croisant scénarios programmatiques, contraintes réglementaires et prototypes constructifs — une tentative d’écrire un nouveau chapitre du bâti parisien, entre sol et sous-sol.
Le changement paraît technique, presque administratif : la Ville de Paris supprime en 2016 l’obligation d’installer des parkings dans les immeubles de bureaux. Mais pour les architectes, c’est un renversement fondamental : des centaines de milliers de mètres carrés, jusque-là réservés à l’automobile, deviennent soudain disponibles.
Que faire de ces sous-sols ? Comment les transformer en surfaces désirables, vivables, connectées au reste du bâtiment et ouvertes à la lumière ?
C’est à cette question qu’a tenté de répondre Fundamentum, une cellule de recherche initiée par l’agence Bouchaud Architectes en 2019. Autour de quatre cas concrets, elle croise les apports d’ingénieurs, de préventeurs sécurité, d’experts environnementaux. Car valoriser un sous-sol ne se résume pas à y descendre un escalier. Il faut inventer un parcours, requalifier un niveau, repositionner la lumière.
Chaque cas étudié devient un prototype : décaissement progressif d’une cour transformée en jardin, suppression ciblée de planchers pour obtenir une double hauteur, escalier monumental comme signal d’appel, puits de lumière redessinés pour offrir à un sous-sol le statut de rez-de-jardin. Chaque configuration appelle une solution spécifique.
Au fil de l’étude, une philosophie émerge : pour rendre désirables ces volumes autrefois invisibles, il faut les reconnecter à l’expérience humaine — lumière, confort, usages — mais aussi au récit du lieu. Parfois, la meilleure stratégie n’est pas de densifier, mais de soustraire. Parfois, ce n’est pas le mètre carré qu’on valorise, mais le mètre cube.
Fundamentum est une base de travail ouverte, qui s’enrichit à chaque opération. Ce n’est pas un manifeste : c’est un outil. Une invitation à regarder les fondations autrement.